Biographie

Mathilde Garnier, née le 28 décembre 1976

« Mettant en scène les interactions des liens et des liants qui peuplent notre planète, c’est à travers son univers à l’encre que Mathilde Garnier nous plonge avec légèreté et tranquillité  dans le monde candide des êtres minuscules ».

Marquée par trois univers différents, son enfance est rythmée par ses déplacements entre la Champagne, Paris et les Cévennes. Elle commence à développer sa fibre artistique en accompagnant son père, journaliste culturel, à travers la capitale et c’est en parcourant les paysages cévenols, au côté de sa mère, que son goût pour la flore est né. Un intérêt qu’elle continue de nourrir toute son enfance en rendant visite à ses grands-parents dans leur ferme champenoise.

En observant méticuleusement le règne végétal et les êtres macroscopiques qui le composent, elle est fascinée par la candeur et la magie qui en émanent. Les graminées occupent une place majeure parmi ses œuvres. Les akènes qui, portés par le vent, se donnent à voir comme des fées qui s’envolent. C’est autour du monde minuscule que l’univers artistique de Mathilde Garnier s’articule, autant sur le choix des objets dessinés que sur les techniques de réalisation utilisées.

Adolescente, elle s’établit une année au Mexique où elle suit des cours aux beaux-arts de Cuernavaca. Confrontée à la barrière linguistique, c’est par mimétisme qu’elle apprend de son professeur. En faisant la rencontre des paysages équatoriaux, est né une curiosité pour les écosystèmes qui les habitent. C’est en parcourant les continents américains les voyages suivants, qu’elle cultive son intérêt pour les biocénoses des régions tropicales.

Captivée par la diversité des espèces végétales et la complexité des symbioses qui articulent ces environnements, elle se plonge à son retour dans la recherche botanique. Faisant partie intégrante de son procédé artistique, cette démarche demeure la première étape méthodologique pour penser la représentation des graminées et la cohérence des écosystèmes représentés à travers ses dessins.

Les confinements arrivés, l’usage du noir et blanc prend une place centrale dans le travail de Mathilde Garnier, symbolisant la rupture avec l’extérieur. C’est à travers le dessin d’akènes, qui se rependent librement par les airs, qu’elle parvient à s’évader. Elle renoue parallèlement avec la végétation en ébauchant ses canopées. Étant passionnée par la complexité des écosystèmes dans lesquels elle s’est immergée des années auparavant, elle puise son inspiration des souvenirs gardés précieusement ces années durant.

À l’image d’une joaillière, elle met en scène avec minutie les interactions des liens et des liants qui peuplent ses dessins. Les techniques employées résultent d’un métissage de plusieurs concepts artistiques parmi lesquels on retrouve notamment le nihonga, issu des arts japonais, qu’elle use pour concevoir les fonds suggérés de ses œuvres.

Dans son atelier, les matériaux végétaux occupent une place de choix. Mathilde Garnier prédilectionne le papier végétal pour matérialiser son univers et s’essaie à d’autres supports avec la gravure sur bois. Composés d’objets minuscules, elle réalise ses dessins à l’aide de loupes aux grossissements variés pour atteindre le niveau de précision souhaité.

C’est en alliant scientificité et poésie, que son univers composé invite le spectateur à plonger en douceur dans la temporalité de l’artiste, retranscrite à travers les nombreux traits fins qui constituent ses œuvres.

© SYHAM – Clément Cézarine, auteur et Rédacteur, www.syham.fr

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